Barran

Histoire La flèche torse de Barran La flèche torse est bâtie sur une tour carrée en pierre du XIII^e siècle, dont le dernier étage débordant est habillé d’ardoises et coiffé d’une toiture en pyramide à base carrée. La flèche s’élève ensuite sur un plan octogonal et culmine à environ 50 mètres. Quatre côtés de la flèche sont parallèles à ceux de la pyramide. La date précise de construction est inconnue. Selon Pierre Dutil, natif de Barran, elle serait postérieure à 1750. Il s’appuie sur un rapport de voyage datant de cette époque qui ne mentionne pas de clocher tors. Cependant, Marc Maupeu, habitant du village, a retrouvé un acte de 1708 mentionnant une commande de travaux de réfection et de fourniture d’ardoises pour le clocher à deux charpentiers et couvreurs originaires de Montréjeau (Haute-Garonne) et de Campan (Hautes-Pyrénées). L’ardoise étant un matériau rare dans le Gers, où l’on utilise habituellement la tuile locale, on peut penser qu’il s’agissait d’un chantier spécial nécessitant des compétences extérieures. Cela laisse supposer que la flèche était déjà couverte d’ardoises à cette époque, et probablement vrillée. Était-ce une réfection en 1708, ou la création du clocher tors ? Dans tous les cas, sa construction remonterait probablement au XVII^e ou XVIII^e siècle. En 1971, la flèche a été réparée par les Compagnons de Saint-Sylvain d’Anjou. Selon eux, elle aurait été construite torsadée dès l’origine. Sa torsion, orientée de gauche à droite, se serait accentuée avec le temps, entraînant une cassure au milieu et un important dévers à la pointe. À noter : seule la partie inférieure de la flèche est torse (1/8^e de tour), tandis que la partie supérieure possède des arêtiers droits — une configuration que l’on retrouve aussi à Saint-Côme-d’Olt. Une tradition locale associe la flèche torsadée à la présence abondante d’escargots à Barran. Au XIX^e siècle, un pharmacien de la place centrale vendait des pastilles contre la toux à base de bave d’escargot, et la fanfare locale s’appelait “Lous Limaquès” (les escargots, en gascon). Il est cependant probable que cette tradition folklorique découle de la forme du clocher, et non l’inverse.